Bernard
Delphine
Bruno
Akemi
Yuichi
Catherine
Gerard
Janie
Margot
Jocelyne
Christine
Sachiko

Akemi : " J'ai essayé d'harmoniser le wa japonais et le yo occidental "
Akemi est la représentante en Europe de la société Awagami Factory qui fabrique du papier japonais.
" Dans ce que j'appelle ma " chambre de thé amovible ", je cherche à harmoniser les éléments de wa et yo, c'est-à-dire le Japon et l'Occident. Je me sens bien quand chaque élément se trouve à sa place.
Passionnée de cérémonie du thé, je pose tout d'abord le furo (brasero) sur les nattes que j'ai trouvées chez Pier Import. Les gâteaux sont servis sur ma précieuse assiette en forme de figue d'Andoche Praudel, le bol, le mizusashi (ustensile pour l'eau froide) et le kensui (bol pour jeter l'eau sale) sont fabriqués par des céramistes belges ou français. Quant au paravent peint par le peintre André Duplessis, il achève de donner à l'appartement cette atmosphère particulière qui me permet d'offrir à mes amis un moment précieux autour d'un bol de thé ou, tout simplement, de retrouver l'harmonie en moi.
Un autre élément important pour qui souhaite créer une atmosphère harmonieuse : la lumière. La lumière tamisée par le papier japonais est reposante et chaleureuse.
Ma lampe de chevet est une simple feuille de papier japonais pliée et posée sur un socle. Elle a été créée par Michel Charbonnier, maître d'Origami. Le papier utilisé est une feuille de Harukishi d'Awagami Factory. "





Yuichi : "J'ai inventé des lampes japonaises à partir d'objets français"
Artiste peintre, Yuichi Takahashi 51 ans, vit à Paris depuis 12 ans.
"Comme je travaille chez moi et que mon métier consiste à créer des formes, il me faut être en accord avec l'espace qui m'entoure. J'ai besoin d'une certaine harmonie. L'art, la musique et la littérature sont mes trois éléments de base, sans lesquels je ne pourrais pas vivre. Mais les objets ont également une grande importance. D'ailleurs, chaque fois que j'ajoute un nouvel objet, c'est toute la disposition de la pièce qui change. C'est un peu comme si j'étais un chef d'orchestre et que je “dirigeais” la décoration.
Un jour, j'ai acheté ce paravent composé de petits rectangles verticaux en plastique. Un objet qui n'avait, au départ, rien de japonais. J'ai simplement remplacé le plastique par du papier japonais sur lequel j'ai écrit des mots au pinceau. J'ai ensuite découpé le papier en petits morceaux que j'ai collés sur des carrés afin de créer des motifs originaux. Derrière, j'ai placé une ampoule électrique et le paravent est devenu une grande lampe.
J'ai créé une deuxième lampe à partir d'un instrument qui servait à filer la laine que ma femme a trouvé chez un antiquaire pour seulement 7, 5 euros. Là, c'est le tissu que j'ai remplacé par du papier.
Ce qui m'attire, ce n'est pas juste le style japonais. Je collectionne également beaucoup d'antiquités : des céramiques asiatiques et des masques africains, parce que j'apprécie l'artisanat populaire destiné à la vie quotidienne et non aux musées ou aux galeries."





Catherine : " J'ai transformé une salle de bains en lampe japonaise "
Architecte et décoratrice, les fréquents séjours au Japon de Catherine Belkhodja
(1) ont influencé son approche de l'espace.
" Chaque projet est conçu comme un énigme à résoudre : je privilégie avant tout la lumière. J'étudie son passage dans les pièces tout au long de la journée. Si il est entravé, je le libère en abattant les murs et cloisons qui lui font obstacle et retravaille la lumière pour la moduler : elle sera captée en direct, filtrée, détournée ou renvoyée par effet de miroir. Cet appartement de Trouville, dont le propriétaire a longuement vécu au Japon, a été rénové en suivant ces principes de base. Le seul espace disponible pour la création d'une salle de bains était un espace


obscur et sans fenêtre extérieure possible car creusé directement dans la roche. Le mur qui obstruait la lumière de la façade a donc été abattu pour laisser la clarté pénétrer jusqu'au fond de l'appartement. La baignoire, à demi encastrée sur un podium recouvert de galets, a été posée entre deux murs aveugles recouverts de carreaux de faïence blanche. L'aération naturelle a été assurée dans un faux plafond. Des panneaux coulissants d'inspiration japonaise -bois et papier- ont été placés sur le troisième côté. Ils diffusent la lumière du jour jusqu'au coucher du soleil, tout en préservant l'intimité du bain. Ces panneaux ont une autre fonction : la nuit, la lumière provenant de la salle de bains est récupérée en éclairage d'ambiance pour le salon : la porte de la salle de bains se transforme alors en une immense lampe de papier."
(1) Tel.: 01 42 40 94 41