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Gerard : "J'aime la beauté brute et naturelle du bambou"
Gérard Marchini est décorateur. Il travaille pour la boutique Minowa (1).
"Le bambou au Japon possédait jadis plus de mille quatre cents emplois pratiques ou décoratifs. Sa résistance, sa durabilité, sa souplesse ont fait de lui un élément très apprecié par les architectes. Dans la maison japonaise, le bambou est un matériau évident. Le plafond, les stores extérieurs, un pilier, un ustensile pour puiser l'eau, un fouet à thé ou un panier pour un arrangement floral, on le trouve absolument partout.
Non seulement il possède des atouts précieux comme matériau de construction et d'artisanat, mais il est également porteur de valeurs esthétiques importantes. De ses noeuds et de sa surface luisante et douce au toucher, se dégage une beauté brute et naturelle.
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J'ai donc réalisé, en m'inspirant de la forme graphique de la partie supérieure des Torii (portiques d'accès aux enceintes sacrées des temples Shinto), une rampe lumineuse incluant quelques spots halogènes au cœur du bambou (éclairage de la vitrine de la boutique Minowa), ainsi qu'à mon domicile, afin de séparer le salon/cuisine plan de travail."
(1) 119 avenue Emile Zola 75015 Paris. Tél. 01 45 78 06 55.
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Janie : " Grâce à mes objets, c'est comme si j'étais à Kyoto "
Janie Spencer retourne au Japon tous les deux ans pour mettre à jour le guide Frommer's Japan (1). Elle vit à Paris.
" Dans ma chambre, j'ai rassemblé les objets que j'ai ramenés du Japon. Ils me rappellent ma vie japonaise (j'ai dû être japonaise dans une autre vie !) mais surtout, leur beauté, toute simple, a sur moi un effet très relaxant. Derrière cette apparente simplicité se cachent en fait des techniques de maître et un sens du design étonnant.
Ce sont des objets qu'on peut revoir jour après jour sans jamais se lasser, des objets éternels. L'un de mes préférés est le kaidan tansu en bois de cerisier qui, au Japon, sert à la fois pour ranger et pour monter à l'étage. J'y ai placé mes petits trésors japonais : boîtes, netsuke, céramiques, etc. Il me suffit de le regarder pour me retrouver à Kyoto au moment où les fleurs de cerisiers voltigent comme des bourrasques de neige.
Il n'y a pas de fauteuils dans l'ameublement traditionnel japonais mais j'ai trouvé un moyen d'en intégrer un dans mon espace en le recouvrant tout simplement d'un kimono.
De chaque côté de mon lit, j'ai accroché un byobu (paravent). Ils ont été créés par un artisan japonais à partir de kimonos. Ainsi, chaque matin, la première chose que je vois, ce sont les grues, symbole de bonheur et de longue vie. "
(1) Disponible chez Brentano's ou chez Smith.
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Margot : " J'ai métamorphosé trois calendriers en noren "
Assistante d'édition multimédia, Margot est passionnée de tissus japonais. Elle est allée 3 fois au Japon.
" Si le Japon moderne m'excite beaucoup, j'avoue une certaine fascination pour le Japon ancien : une vieille maison rurale, avec ses odeurs de tatami, l'accord parfait du bois et des tissus indigos, me transportent au bord de l'extase… Aussi, je me suis aménagé un petit coin de Japon sous le ciel de la banlieue : petit jardin le long de la terrasse et chambre " tatamisée ", à forte dominance textile campagnarde…
J'ai toujours aimé coudre, ce qui m'a logiquement amenée à créer de mes mains des ouvrages d'inspiration japonaise. J'ai commencé en métamorphosant en noren 3 calendriers publicitaires japonais imprimés sur crêpe, dénichés en brocante. Ont suivi : 4 zabutons en patchwork de tissus de style indigo traditionnel. Je dis bien " de style ", car les authentiques indigos sont hors de prix à Paris ! Pour le style indigo campagnard, on peut trouver d'assez jolies imitations dans les boutiques spécialisées en patchwork. Mais les brochés plus " riches " sont absolument hors de portée de ma modeste bourse. Seule solution : fouiner au marché St Pierre, dans les friperies et les vieux stocks de tissus, et avec un peu de chance, on tombe sur une cravate années 70 à motif d'écaille de tortue ou sur un peignoir satin mité mais au magnifique motif de fleur de cerisier…
Je suis toujours à l'affût d'idées de motifs typiques, de jolies compositions à reproduire. Je me promène toujours avec un carnet de croquis dans mon sac. Il m'est même arrivé de relever le dessin du couvercle d'une boîte à bento en plastique dans un resto ! " |
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